« Je ne sais pas concrètement pourquoi, pour moi, c’est important d’essayer d’accoucher sans péridurale… Je pense que c’est lié à ma manière générale de « vivre » la douleur : tant que mon corps et mon esprit supportent, je ne prends rien. Je trouve important de laisser le corps « se battre » un peu, ressentir les choses, de là à savoir si cette douleur à un sens, je me pose encore la question. Tout ce que je pourrais dire à ce propos, c’est le double sentiment de bonheur ultime que l’on éprouve au moment où l’on découvre son bébé, cette intense et « irréelle » douleur s’arrête instantanément, comme par magie.
Cependant, je trouve important de signaler que j’ai demandé une péridurale lors de mes deux accouchements, pour différentes raisons.
Pour le premier, on me l’a provoqué, j’étais seule, en une demi-heure les contractions sont devenues tellement violentes… j’étais totalement dépassée, déstabilisée, je m’inscrivais déjà pour la péridurale ! Heureusement mon mari et ma sage-femme sont arrivés et ont su me rassurer, me détendre, m’accompagner… Nola est née quelques heures plus tard sans péridurale et 4 heures après nous étions à la maison.
Pour le deuxième, la phase de préparation s’est très bien passée, on était à la maison, avec la sage-femme, petit bain et tout et tout…On s’est ensuite déplacés à la maternité, et peut-être une heure avant la naissance de Mallie j’avais tellement mal au bas du dos que je suppliais une péridurale… mais il était un peu tard, j’ai donc terminé sans. La douleur « inhabituelle » que je ressentais venait du fait que ma fille était mal tournée, elle regardait vers le haut, « la tête dans les étoiles ». J’ai appris ensuite que ce type d’accouchement avec péridurale se termine dans la plupart des cas avec la ventouse, les forceps ou même en césarienne, car les muscles sont du coup trop détendus pour fournir la force nécessaire à pousser l’enfant. De notre côté, 2 heures après nous étions rentrés chez nous.
Je tiens également à souligner le fait que nous avions la chance d’être suivi globalement par la même sage-femme dans le cadre d'une prestation* qui propose un suivi avant (suivi de la grossesse), pendant et après l’accouchement (accouchement à la maternité en ambulatoire).
Pour moi cette sage-femme a tenu un grand rôle dans le bon déroulement final de mes deux accouchements sans péridurale.
Pour ces 2 premiers accouchements, la péridurale était pour moi comme un « joker », j’avais dans l’esprit que si je n’y arrivais pas sans, j’avais toujours cette option…
Je suis actuellement enceinte de mon troisième enfant, et je ne vois plus les choses de la même manière, je sais que je suis capable de mettre au monde mon enfant sans péridurale (si tout se passe bien), qu’elle peut être d’un soulagement certain, mais non une solution miracle. »
*Line ayant accouché en Suisse, il s'agit de la prestation « bien-naître ». Plus d'infos sur
www.bien-naitre.ch En France:
afar.info
(Alliance Francophone pour l'Accouchement Respecté)
http://ciane.info/ (Collectif Interassociatif Autour de la naissance)
